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Le Refuge de mes Maux. Mes Mots. Memos
6 juin 2006

On dit souvent "ça n'arrive qu'aux autres" et quand c'est votre monde bien tranquille qui tombe, on réalise que c'est faux

      Vendredi 2 juin. On va à la séance de 19h45 voir Marie-Antoinette avec Joris, Maud, Marion, Anne-Aël, Maud et Louise. Je sors du cinéma et je prends mon portable pour le remettre sur le mode normal [Bah, oui, il était sur silencieux]. Et là je vois "23 appels manqués". Stupeur. Rires. "Qui c'est qui s'est amusé à me bipper autant de foiiiis ?" On a à peine le temps de se tourner vers ses amis, qu'une main vous aggripe et vous tire violemment vers elle. Je lève les yeux, et aperçois deux amies de ma mère. "Donne ton portable" "Euh d'accord" Je souris, respire calmement "Elles veulent me taxer du crédit quoi" me disais-je, tout simplement. Jusqu'au moment où une phrase attira d'abord ma curiosité, puis ma peur :

    "Ta soeur a disparue" Je ris "Mais non, elle est chez mon père" "Non, elle a disparue" "C'est pas possible, elle est juste chez mon père, c'est son week-end" "Elle n'y est pas.."

     Trouble. Je sens ma gorge qui me serre. J'arrive pas à me retenir, et je craque, devant tout le monde. Les larmes coulent sur mon visage, inondent mes joues. Et laissent, un goût salé dans ma bouche.

     Je marche, tout droit, oubliant mes amis, et Joris. Je passe devant eux, sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. "Marine, Marine.. Qu'est ce qu'il se passe ?" Je scrute leurs visages inquiets. "Ma.. Ma soeur a disparue" Un regard vers Joris. Je prends sa main. Je voulais qu'il vienne.. Mais une main me tire à nouveau vers elle. Je pars. Seule. Et retournée.

    On marche. Chez moi. Dans la rue. On questionne des gens. "Depuis quand a-t-elle disparu ?" "19h00" Il était presque 22h00.. Mon coeur se serrait dans ma poitrine. J'imaginais les pires choses. Je la voyais morte, dans le port de pêche. Je voyais son petit corps qu'on repêchait, souillé par des êtres infâmes. J'ai vu tellement de films sur la pédophilie. Tellement d'enfants disparaissent, enlevés par des tarés.. "Non non non.. Pas elle, s'il vous plait.. S'il vous plait.."

      On me pose plein de questions. Où habite ses amies. Leurs noms, celui de mon ancien professeur [Il se trouve qu'elle, en CM2, a eu le même que moi à l'époque.]. Et je revois à nouveau ces images terribles qui défilent sans arrêt dans ma tête.

      J'arrive au commisariat, rejoins mes parents. Reste silencieuse. Pas un mot ne franchira mes lèvres jusqu'au moment où on apprend que la petite inconsciente était chez une amie, et suite à une giffle prise à la sortie de l'école par une collégienne, elle était rentrée avec l'une de ses amies. Ne trouvant personne au domicile de ma mère et de mon père [Puisque nous étions tous au commisariat], le père de la petite l'avait gardé avec eux.

      Plus de peur que de mal. Je crois que cela a bien été la plus grande peur de ma vie.. Et je peux vous garantir qu'après des choses pareilles, on prend conscience qu'on se prend la tête pour des choses qui n'en valent vraiment la peine. J'ai fini par m'échouer dans les bras de Joris.. Rien de mieux, de plus calme et reposant après une terrible soirée, riche en émotions.

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Commentaires
M
Nous on a eu peur aussi. D'abord parce que t'étais triste, ensuite parce que c'est affreux de perdre un être qu'on aime... <br /> <br /> P.S : On pleure jamais assez.
A
Je comprends parfaitement ce que tu veux dire...J'ai pensé la même chose et je crois avoir été dans le lot des 23 appels...J'ai beaucoup pleuré lors de cette soirée du 2 juin...J'ai trop pleuré...Je passe mon temps à pleurer ! Tant d'idées qui viennent en tête, tant de pensées qui traversent l'esprit et restent là, tranquilles, à nous hanter !
Le Refuge de mes Maux. Mes Mots. Memos
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